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Nombre de messages : 144 Age : 35 Localisation : Tournai Date d'inscription : 22/06/2006
| Sujet: The ring 2 Sam 24 Juin - 11:10 | |
| Réalisé par Nakata Hideo Avec : Matsushima Nanako, Sato Hitomi, Nakatani Miki, Ono Masahiko Durée : 1:35 Pays : Japon Année : 1998 Reprenant là où Ring nous avait laissés, Ring 2 semble se dérober à nos attentes, occultant sa propre mythologie pour finalement se plier aux règles d'une horreur formatée. Si Ring souffrait de ne pas avoir pleinement exploité son potentiel de terreur, l'utilisation accentuée d'effets visant à créer l'effroi rompt ici le sort que Ring exerçait sur le spectateur. En voulant privilégier l'horreur aux dépends de la suggestion, la saga y a perdu l'originalité et la subtilité qui faisaient la force du premier volet. Reiko, la journaliste, personnage central dans Ring, ne fait ici qu'une apparition furtive, laissant la place à l'assistante de son ex-mari que l'on avait à peine entrevue. Dotée de pouvoirs parapsychologiques, cette dernière tente de déjouer la malédiction et libérer le fils de Reiko de l'emprise de Sadako. Si Ring 2 offre certainement plus de frissons que son prédécesseur et bénéficie d'une réalisation plus enlevée, les diverses manifestations parapsychologiques laissent une impression de déjà-vu. Aussi terrifiants soient-ils, ces phénomènes ne sont que l'écho de précédentes incarnations cinématographiques du genre. Les séances lugubres passées à visionner la cassette sont ici remplacées par une succession d'apparitions fantomatiques. En voulant prolonger le mythe, Ring 2 s'éloigne en fait de l'essence même de la saga. Koji Suzuki et Nakata Hideo nous prennent par la main pour nous mener sur des voies de traverse comme s'ils avaient été confronté à l'impossibilité de surpasser ou égaler l'oeuvre originale. A la place ils nous offrent une échappatoire américanisée, transplantée au Japon ; une volonté de substitution qui s'étend aussi à l'écriture des personnages puisque non seulement Reiko est remplacée mais Sadako se manifeste maintenant à travers le fils de cette dernière. Ring 2 se soumet aussi aux même lois qui ont amenuisé l'impact de suites de classiques comme Alien et Les Griffes de la Nuit. En troquant la suggestion pour une approche directe — montrer la créature ou Freddy jusqu'à la banalisation — Ring 2 perd prises sur nos phobies : voir Sadako grimper la paroi du puits à la poursuite de nos protagonistes n'est pas aussi terrifiant que d'y voir Reiko seule en train de puiser de l'eau (voir Ring). Plus vicieux et déconcertant, le film est la victime de son propre succès. La fascination exercée par le livre et le film rendaient cette suite nécessaire afin d'étancher la soif d'un public qui en redemandait. On se réjouie certainement de retrouver la sinistre Sadako mais en retournant aux sources de la malédiction, et en éclairant des zones d'ombre, le film ôte une partie du mystère, et brise le charme. Au-delà des frissons que le film peut fournir, on apprécie surtout le voyage que le film nous offre, quittant la civilisation pour un retour aux sources, dans un Japon traditionnel. Plutôt qu'une suite, Ring 2 se regarde comme un épilogue ou un spin-off, avec nostalgie. | |
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